Réponse au concours pour d’identité visuelle pour la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi).
Philosophie générale de ma réponse
Sélectionné, et seul indépendant, je participe à cet important concours en compétition avec trois autres agences – Je propose une identité visuelle et une communication d’ensemble qui soit axée autour de la dimension institutionnelle du cadre juridique délimité par Hadopi,A dimension institutionnelle que je préfére associer à la notion de protection et d’échange, de sensibilisation et d’équilibre, à la sérénité et à la bienveillance de la puissance publique plutôt qu’à une connotation répressive qui serait évidemment contre-productivePour cette raison, il m’a semblé évident d’associer cette clarté institutionnelle à la modernité tempérée des codes graphiques choisis – tirets, points, l’arobase par exemple – autant de codes graphiques en usage chez les internautes, sans tomber toutefois dans une interprétation trop séductrice et « branchée ».
Il convient, en effet, dans l’identité institutionnelle du dispositif Hadopi de conserver une certaine distance, une élégance classique elle-même corrélée aux notions d’équilibre, de modération et de pondération voulues par les législateurs.L’identité visuelle que je propose s’articule donc autour de ces notions de communication réelle et virtuelle, de protection et d’équilibre ; elle s’inscrit de manière pertinente et lisible dans l’esprit même du projet Hadopi et qu’elle pourra fortement contribuer à dissiper le malentendu initial sur la raison d’être de ce dispositif
L’arobase et ses combinaisons
Code primaire, inévitable, l’arobase est un signe d’extension, il remplit la fonction d’une préposition équivalente au « at » anglais ou au « à », au « vers », « à destination de » français ; il porte la communication vers l’autre et il est souvent associé dans nos propositions à l’oreille, à l’écoute, l’ouverture de tous nos sens à l’autre et au monde mouvant. C’est la raison pour laquelle il tend vers une forme spiralique, une figure qui s’enroule vers l’intérieur, et en même temps, se déroule vers l’extérieur, se porte vers le monde (la fonction de sortie même de l’arobase), sortie vers les autres et la société contemporaine, exprimée par un pictogramme lié à la fois à l’œil, à l’oreille et au signe linguistique, c’est-à-dire à la communication visuelle, sonore et textuelle, autrement dit au multimédia. Le « à » ou le « at » de l’arobase est ce qui initie quelque chose pour le porter au loin ; c’est une signification analogue qui est prise en charge par les différents signes diacritiques comme les ronds rouges évidés, les tirets verticaux, à la fois ponctuations et liens, ou encore les cercles concentriques, échos graphiques qui suggèrent une communication par ondes multidirectionnelles.Le cercle et sa variante : les deux cercles emboîtés
l’analogie avec l’œil est ici évidente et ce, dans toute sa polysémie : non pas tant l’idée de surveillance que l’idée du regard, de l’éclosion, de l’ouverture au monde, ce qui porte (et depuis très longtemps dans l’iconographie, pensons à l’œil d’Osiris) la notion du tout, de complétude (via le cercle) de connaissance encyclopédique.
Les cercles emboîtés véhiculent la même valeur, en même temps qu’une dimension plus spécifique d’enveloppement, de protection, presque de membrane cellulaire, d’œuf ou de ventre.
Les rectangles, plans horizontaux et verticaux
les rectangles orange délimitent des surfaces bidimensionnelles sur lesquelles s’inscrivent les signes, un peu à la manière d’un fond d’écran lumineux d’ordinateur. La combinaison de l’orange et des pictogrammes porte une valeur solaire, éclairante, à la fois moderne et chaude, rassurante et dynamique.
Les plans verticaux et horizontaux sont disposés de manière perpendiculaire comme pour asseoir cette notion d’équilibre des intérêts et des pratiques, de position harmonieuse entre les pôles apparemment contraires, d’équidistance entre le droit et l’usage voulus par les législateurs.
Ce d’autant plus si le plan horizontal est positionné vers le haut, comme un rectangle de ciel, un toit, un chapeau protecteur des œuvres et des échanges.
les surfaces colorées délimitent des surfaces bidimensionnelles sur lesquelles s’inscrivent les signes, un peu à la manière d’un fond d’écran lumineux d’ordinateur. La combinaison de ces fonds et des pictogrammes porte une valeur éclairante, à la fois moderne, rassurante et dynamique.
Les tirets-antennes verticaux, indices des transmissions, sont disposés de manière perpendiculaire pour asseoir cette notion d’équilibre des intérêts et d’équidistance entre le droit et l’usage voulus par les législateurs.